Le meurtre qui stupéfie le Lot a inspiré un même drame près de Paris
Où il est question du #Lot et des #Lotois sur les réseaux sociaux.
– Les cartes sont à la mode ces temps-ci sur Twitter. On a vu ainsi passer une carte de France des futurs RER que veut créer le président Macron inspirée (ou librement transposée) de la carte de France des vignobles. Elle est diffusée par SousLaRobe (professionnel de la justice resté anonyme) en forme de clin d’oeil à l’avocat Eric Morain, connu comme grand œnophile. On remarquera que l’appellation Cahors est rattachée au RER virtuel unissant Toulouse et Bordeaux…
– Une autre carte, cette fois offerte par Jules Gandin : la carte de France des départements y est coupée en deux et colorée de vert ou de rouge selon qu’on y est plus proche de l’Atlantique ou de la Méditerranée. Sans surprise, le Lot est lui aussi coupé en deux (une ligne diagonale nord-est sud-ouest). Cahors est pile sur la ligne. De fait, depuis le chef-lieu lotois, on est à égale distance des deux côtes littorales, soit un peu plus de 200 km (à vol d’oiseau…).
– On peut être déçu par Saint-Cirq-Lapopie. A tout le moins formuler quelques réserves. Comme le fait Allychachoo sur son site « Culture Déconfiture » : « Je vais vous avouer que nous avons été un peu déçus de notre visite… Oui, l’arrivée est assez spectaculaire. C’est vraiment beau de pouvoir voir le village entier d’un coup d’œil quand on arrive des parkings. La situation de Saint-Cirq-Lapopie avec le Lot en contrebas est assez extraordinaire. Et quand on est en haut de la ruine du château et qu’on admire le paysage, c’est incroyable. Oui, mais le reste de la visite du village ne nous a pas enthousiasmé plus que ça. C’est vrai que les petits points noirs de ce type de lieu étaient présents : du monde, beaucoup de boutiques que nous n’avons pas vraiment trouvé intéressantes… Mais ce qui nous a vraiment manqué, c’est un manque criant d’explications sur le village. Quelques panneaux ici et là signalent les habitations remarquables, mais pas beaucoup plus. J’aurais aimé en savoir plus sur les ruines du château également. En plus de cela, le musée Rignault était fermé quand nous y étions donc vous imaginez ma frustration ! Bref, un goût de « pas assez »… »
– Le saviez-vous ? Il existe un compte Twitter des Usagers des Trains d’Auvergne. Ils ont exprimé cette semaine leur satisfaction : « Ligne Clermont – Aurillac : les travaux se terminent bientôt et à partir du samedi 10 décembre, les trains seront de retour. Et normalement, à partir de juillet 2023, réouverture du poste de Figeac et on retrouvera notre A/R Clermont – Toulouse ». D’ici-là, il faut encore quelques changements…
– Beau et prenant portrait à découvrir dans ou plutôt sur Grizette, le magazine féminin du Sud. Celui de Noémie Robert, installée à Figeac, qui est « conteuse et célébrante de funérailles civiles, un métier nouveau en France ». Avec cette citation mise en exergue : « Parler de la mort c’est avant tout parler de la vie ».
– Notre plongée hebdomadaire dans les archives nous amène à évoquer un terrible fait-divers qui consterna le département à l’automne 1934. La presse nationale s’empara de ce meurtre dont la victime est apparentée à plusieurs nobles familles de la région… Ainsi, on lit dans Paris-Midi du 16 septembre 1934 ce récit glaçant… Titre : « L’EFFROYABLE DRAME DU CHATEAU D’AYNAC ». Sous-titre : C’est par désespoir d’amour que le jeune électricien tua la baronne de Sevin ». Texte :« Il est à peu près certain que l’on ne connaîtra jamais par le détail la succession des faits et des actes ayant abouti à l’assassinat de la jeune baronne de Sevin, au suicide de l’électricien meurtrier Magnac. Certes, dans les grandes lignes, le drame est aisé à reconstruire, mais dans ses grandes lignes seulement et comment attendre des éclaircissements sur la scène tragique qui précéda les deux coups de revolver du seul témoin qu’il y ait. Une faible petite fille de 4 ans, la plus jeune enfant de la victime. Terrorisée, affolée, les yeux noyés de larmes, elle ne sait plus de la scène affreuse qui s’est déroulée devant elle, que la brutale conclusion : « – Magnac a tué maman ! Magnac a tué maman ! »
– «Les enfants de la baronne de Sevin ont donc été les premiers à savoir, et c’est ce qui rend ce drame encore plus pénible. Un être qui se méprend sur les bons sentiments qui lui sont témoignés, une petite fille qui voit abattre sa mère et un homme se tuer, un petit garçon qui bute sur un cadavre auprès avoir découvert sur un lit, sa mère entièrement dévêtue et portant à la tempe une blessure sanguinolente. Tels sont les éléments les plus douloureusement tragiques dans le crime du château d’Aynac, si l’on excepte, bien entendu, la mort de Mme de Sevin. La genèse du drame. La jeune baronne de Sevin avait été, voici quelques années, infirmière au préventorium de Lacaume, dans le Tarn, préventorium que dirigeait l’une de ses tantes. Et c’est là qu’elle fit connaissance de l’ouvrier électricien Magnac, qui y était en traitement. La jeune femme s’intéressa à ce malade, comme elle s’intéressa, d’ailleurs, à bien d’autres, et quand elle eut quitté sa blouse d’infirmière, continua de porter intérêt à l’électricien. »
– « Aussi, quand fut décidée l’installation au château d’Aynac d’un poste de T. S. F., fut-ce à Magnac que l’on s’adressa. Et l’ouvrier vint, pensant d’un poste de peut-être que son heure était venue, car en son esprit, certainement il devait songer que ce n’était pas seulement par amitié que Mme de Sevin, pensait à lui de façon si constante. Le voilà qui s’installe au château, ses travaux doivent durer plusieurs jours, peut-être même a-t-il décidé de les faire traîner en longueur afin d’augmenter les chances d’une bonne occasion – et la chambre qui lui est donnée se trouve dans le même corps de bâtiment que celle de son ancienne infirmière.
– « Plus de doute, Magnac interprète ce hasard comme un signe de plus en sa faveur. Il travaille avec une lenteur calculée, ne pouvant croire au bonheur qui l’attend. Mais des doutes doivent l’assaillir. Ne se serait-il pas trompé, après tout ! Mais non, il a vu juste, le mari de sa bienfaitrice part pour Toulouse où de affaires l’appellent. Ainsi, comme il le pensait, tout est mis en œuvre pour lui laisser le champ libre. A lui, maintenant de faire preuve d’initiative, on a bien assez fait pour lui maintenant. Et au matin, à l’heure où le personnel se cantonne à la cuisine, à l’office, évitant de faire du bruit, de pénétrer à l’étage où dorment les enfants, Magnac se lève, et s’en va vers la chambre où il doit être attendu, comme le lui persuade son imagination d’amoureux exalté et tous ces petits faits dont il a centuplé l’importance, les aiguillant dans le sens de ses pensées. Pourtant, il savait qu’il faisait mal. Dans son expédition amoureuse, il emporte un revolver à barillet dûment chargé. Est-ce pour se défendre, si on l’arrête en chemin, est-ce pour obtenir par l’intimidation ce qu’il désire éperdument, si par hasard il s’est trompé ? On ne sait. Toujours est-il que les serviteurs entendirent deux détonations étouffées, qu’ils prirent pour des coups de fusil d’un chasseur battant la campagne et qu’un petit garçon, venant embrasser sa maman, la trouva mortellement blessée, et qu’il trébucha sur un corps étendu à terre. C’était Magnac. »
– Le 19 septembre 1934, toujours dans Paris-Midi, on apprend toutefois que ce drame lotois en aurait inspiré un autre, en région parisienne : « La tragédie du château d’Aynac a-t-elle inspiré le geste meurtrier de Moïse Hetelay, qui vient de tuer à Courbevoie la femme de son bienfaiteur ? Il y a lieu de le supposer. – Il y a quelques jours, nous a dit ce matin M. Parent, Moïse Hetelay et moi, nous avions parlé de l’assassinat de Mme de Sevin, et devant celui que j’avais recueilli, j’en avais tiré des conclusions. « Tu vois, lui avais-je dit, voilà une femme qui était bonne, et qui s’était dévouée sans arrière-pensée, pour un malade et qu’a-t-elle récolté : un coup de revolver. Par-dessus le marché, on l’a gratifié d’insinuations malpropres, car, que voulais-tu qu’il puisse y avoir entre Mme de Sevin et cet électricien? »
– « Moïse m’avait écouté sans rien dire, suivant son habitude. Il ne parlait jamais beaucoup. Et j’étais loin de supposer que cette conversation… – Ainsi vous pensez que le drame du château d’Aynac a provoqué le geste meurtrier de votre protégé ? – Oui, c’est exactement pareil. – Ma femme lui avait écrit dernièrement, alors qu’il était encore au sanatorium de Mardord, dans la Saône-et-Loire. Et voyez-vous, on ne devrait jamais écrire à un malade, ou alors il faut le faire avec prudence. Un mot de travers, une phrase mal tournée et voilà le malade qui se fait des idées. C’est ce qui est arrivé pour ma femme et Moïse Hetelay. Car, malgré ce qu’on a dit, je suis sûr que jamais il n’y a rien eu entre ma pauvre femme et Moïse. Je ne peux pas le croire. Oui, une lettre un peu confuse, a fait croire à celui que j’hébergeais que des avances lui étaient faites. Il s’est ancré cette idée dans la tête, et, c’est en définitive, ce qui a provoqué le drame, ma femme ayant dû vouloir remettre les choses au point. »
– Dans le même temps, en date donc du 19 septembre, Le Journal du Lot publie ce compte rendu des obsèques de la victime : « LE DRAME D’AYNAC. Les obsèques de la baronne de Sevin, assassinée par Raoul Magnat, ont été célébrées dimanche, à Aynac, au milieu d’une foule considérable. Aux obsèques assistaient le comte de Toulouse-Lautrec, père, le baron de Sevin, ainsi que les sœurs et le frère de la victime. La comtesse de Toulouse-Lautrec, aujourd’hui Mme Brunet, n’a pu assister aux obsèques, étant blessée à une jambe. Après la cérémonie religieuse, le cercueil a été ramené au château d’Aynac, d’où il a été transporté lundi à Saint-Martin-du-Touch (Tarn), où l’inhumation a eu lieu dans le caveau de la famille. Le corps du meurtrier a été transporté et inhumé dans le cimetière d’une commune voisine, la commune d’Aynac ayant refusé l’inhumation dans son cimetière. »