Sibelle, l’uniforme à l’école et l’éclairage nocturne en question
Chaque samedi, l’actualité lotoise vue par Philippe Mellet et surtout par ses chats.
Pendant ce temps-là… Pendant que la guerre se poursuit en Ukraine, que les automobilistes retrouvent peu à peu le chemin des stations et que le gouvernement doit user du 49.3, que l’Angleterre se cherche un nouveau Premier ministre, que Karim Benzema reçoit le Ballon d’Or (Sibelle souhaitait que je mentionne aussi des faits d’actualité « positifs »), pendant ce temps-là, et la liste n’est évidemment pas exhaustive (il suffit de regarder la télé ou de lire les journaux), pendant ce temps-là, donc, la campagne se poursuit chez les Républicains en vue de la désignation de leur nouveau chef de file.
C’est ainsi que le député lotois Aurélien Pradié a brandi cette semaine une nouvelle proposition : « Pour rétablir la laïcité, lutter contre les différences sociales, mettons en place une tenue unique à l’école… » L’uniforme dans les écoles, collèges et lycées, certains y ont déjà pensé aussi à gauche. Reste à convaincre. Car il il faudrait préciser certains aspects : il y a le coût, surtout si les collectivités doivent mettre la main à la poche ; et il y a la réalité concrète : en quoi consisterait ledit uniforme ? Des costumes à l’anglaise ? Des ensembles d’apparence plus « cool », avec « jean, tee-shirt ou sweat et baskets » ? Et il y a la question de l’efficience de la mesure, évidemment. Que ce soit au collège quand j’avais un correspondant britannique chez qui j’ai séjourné une douzaine de jours et avec qui j’ai découvert les tenues obligatoires dans les établissements scolaires du Royaume Uni, que ce soit plus tard pendant mon service militaire, j’ai observé et expérimenté la chose. Effectivement, l’uniforme paraît moins propice à « la manifestation ostensible d’une appartenance religieuse » (selon les termes de la loi). Mais il ne faut pas se leurrer : le communautarisme et le prosélytisme, ou plutôt les religieux radicaux qui manipulent les jeunes en leur faisant croire que se distinguer est un moyen de se libérer et/ou de se révolter trouveront d’autres failles… Quant à la question des « différences sociales », se joue-t-elle vraiment sur ce terrain-là ? D’expérience, j’ai le sentiment que non. Et ma protégée féline partage cet avis : « Le vêtement est un vernis, il se craquelle aisément pour laisser voir qui est qui… » suggère ma tigresse. Il faudrait par ailleurs interdire les bijoux et autres accessoires, interdire d’apporter un goûter, interdire tout ce qui serait personnel ou susceptible de trahir un certain train de vie… Et de toute façon, dès le plus jeune âge, les enfants, eux, comprennent certaines choses… Ne serait-ce que savoir si X est parti durant les vacances ou a un ordinateur portable « à lui » dans « sa » chambre, si Y a « fait » sa communion solennelle ou si Z a délaissé une assiette de charcuterie. Aurélien Pradié veut aussi qu’à l’entrée en 6ème, chacun sache lire, écrire et compter. Je me demande, avec Sibelle, si le défi n’est pas plus compliqué encore.
Bref. Sur ce, j’apprends qu’en début de semaine, à Pradines, a été présenté le « Schéma départemental de développement touristique du Lot » pour la période 2023-2025. Nul doute que vous pourrez découvrir le détail des débats et les volets de ce Schéma dans un autre article de votre site d’info préféré… En ce qui me concerne, j’ai relevé que cette réunion a été ponctuée par une intervention de François Bellanger, directeur de Transit-City et « expert en prospective et innovation ». Plus précisément, je découvre sur Internet que Transit-City recouvre deux entités : primo, « une Agence conseil en prospective, innovation et stratégie dans cinq grands secteurs : la mobilité, le travail, l’habitat, la distribution et le sport » ; secundo, « un « Think tank » sur tous les enjeux des transitions urbaines et mobilitaires ».
Dans un résumé des débats qui se sont tenus à Pradines, je lis : « François Bellanger proposa à la centaine de participants une réflexion sur les changements profonds de notre société en évoquant par exemple la nouvelle porosité entre le temps du travail et des vacances ». Sibelle me regarde fixement puis dégaine : « Si à 50 ans tu n’es pas consultant ou expert et que tu n’as pas constaté qu’on t’enquiquine de plus en plus souvent pendant tes congés, t’as raté ta vie. » Mais foin d‘ironie facile.
L’heure est en effet aux économies sur les factures d’électricité, de gaz et d’énergie en général. A la maison comme dans les collectivités. Et là, les « stratégies » et les « innovations », on les connaît, on les devine. Installation d’ampoules LED, extinction de l’éclairage public (en partie ou en totalité) durant plusieurs heures de la nuit, investissement dans de nouvelles chaudières ou chaufferies etc. La question sans doute la plus délicate concerne l’éclairage public… « La nuit, il contribue aussi à la sécurité, à la prévention des accidents, des agressions, ou des cambriolages » note ma protégée féline, experte en la matière puisque régulièrement, je découvre le matin sur le paillasson les viscères des victimes de ses chasses. Des offrandes qui prouvent que la tigresse sait se faufiler entre ombres et lumières pour exécuter ses noirs desseins. « J’y peux rien, c’est dans ma nature… », plaide-t- elle.
Il existe cependant des alternatives : des solutions numériques qui permettent de se déplacer la nuit dans une rue dont les lampadaires s’allument (puis s’éteignent) au gré de votre cheminement. Le tout grâce à des capteurs ou détecteurs reliés à une sorte de GPS. Bon, évidemment, il faut programmer la machine pour qu’elle ne trahisse pas, le soir du 24 décembre, le trajet du Père Noël.