Figeac : Un commerçant à la retraite accusé d’escroquerie et d’abus de faiblesse
Un octogénaire était jugé ce jeudi par le tribunal correctionnel pour avoir soutiré de l’argent à une de ses connaissances.
A la barre, sa posture semble instable. Pour comprendre ce que dit le président du tribunal, il doit tendre l’oreille. Didier*, 80 ans, comparaissait ce 22 septembre en citation directe devant le tribunal de Cahors. L’ancien commerçant figeacois, accusé d’escroquerie et d’abus de faiblesse, est pourtant décrit par le président du tribunal comme « quelqu’un qui avait pignon sur rue, qui inspirait la confiance ». D’ailleurs c’est peut-être cet argument qui a poussé la victime, âgée de 87 ans, à lui prêter de l’argent à plusieurs reprises. Peut-être aussi parce que Didier lui avait signé des reconnaissances de dettes. Ce qu’elle ne savait pas en revanche, c’est qu’elles n’avaient aucune valeur juridique puisque ce même Didier était alors sous curatelle. Car ce n’est pas la première fois que l’homme emprunte de l’argent. Depuis plusieurs années, il est captif de la spirale infernale de l’endettement, à tel point qu’il doit désormais rembourser plusieurs milliers d’euros. Par mesure de protection, son épouse a également été placée sous curatelle et les biens qui restaient au couple lui ont été attribués. Quand le président du tribunal lui demande s’il a conscience d’avoir ruiné son couple et une partie de sa communauté, Didier acquiesce du bout des lèvres mais assure qu’il avait « toujours espéré les rembourser avec la vente de ses biens ». « Seulement, ils ne sont plus à vous ces biens ! » lui rétorque le président. Du côté de la partie civile, on dénonce une machine bien huilée. « Les capacités psychiques et physiques de la victime sont altérées en raison de son âge. Elle ne s’est pas méfiée de lui car ils avaient une relation de confiance. C’est dans ce cadre qu’il lui demandait de manière régulière, parfois quotidienne, des sommes d’argent alors qu’il savait qu’il n’allait pas lui rembourser. Il l’accompagnait même jusqu’au distributeur. Il a abusé de son âge, de sa faiblesse et de son isolement », assure Me Branco qui réclame 4560 euros au titre du préjudice matériel et 1000 euros pour le préjudice moral. En revanche, pour la substitut du procureur, la culpabilité du prévenu tout comme l’état de faiblesse de la victime ne sont pas si évidentes. « Il faudra choisir entre abus de faiblesse et escroquerie », souligne-t-elle, déplorant un manque d’éléments matériels au dossier ainsi que l’absence de l’audition de la victime. La décision du tribunal sera rendue le 17 novembre.
* Le prénom a été changé