Sécheresse et canicule : La FDSEA et les JA inquiets pour l’avenir
Ils militent pour des solutions déjà ciblées.
« La situation à ce jour est très inquiétante. Dans un contexte déjà tendu que l’on connait, en élevage comme en culture, les conséquences sur les exploitations vont être lourdes ». Ce 19 août, sur l’exploitation de Stéphane Pons, à Mechmont, les représentants de la FDSEA et des Jeunes Agriculteurs ont fait le point sur la situation liée à la sécheresse et à la canicule de cet été 2022 :
– Rendement 1ère coupe d’herbe faible (- 20 % en moyenne)
– Rendement 2ème coupe faible également (- 20 % en moyenne)
– Rendement céréales à paille faible (- 30 %). La récolte de céréales d’hiver a été mauvaise en quantité mais aussi en qualité avec des poids spécifiques très faibles et des taux protéiques bas
– Pâturage extrême limité avec de nombreux éleveurs qui ont commencé l’affouragement avec les stocks d’hiver depuis fin juillet en commençant par les stocks résiduels de 2021 (année de haute production de fourrage)
– Prévisions mauvaises sur les cultures de printemps (tournesol et maïs). Les pics de chaleur en mai-juin ont pu causer des problèmes de fécondation, en particulier sur les maïs semences
– A défaut d’un redémarrage de la production d’herbe en octobre, une décapitalisation des cheptels est donc prévisible
« Avec l’augmentation des charges, je suis à + 40 000 euros de dépenses sur l’exploitation, et avec la sécheresse je suis à + 30 000. Je ne sais pas comment je vais faire… Il y a un tel flou que les producteurs de lait sont prêts à vendre des animaux… avec une baisse de production annoncée » précise Stéphane Pons. « Nous demandons un plan sécheresse. Nous avons pris contact avec la DDT. Nous allons monter un dossier calamité avec enquête de terrain mais cela ne règlera rien… » explique Alain Lafragette, président la FDSEA et de rappeler les seules solutions envisageables : « Il faut qu’il y ait une augmentation des prix pour passer le cap. Nous sommes un des pays avec le moins d’inflation et l’un des pays où l’on paie le moins les produits aux paysans. Dans cette fameuse autonomie alimentaire, on peut être encore plus dépendants.« Le pire, nous allons le connaitre en 2023. Si on ne fait pas de stock, on va à la catastrophe » annonce Christophe Bonnet, secrétaire général de la FDSEA. « Il va falloir que les politiques s’emparent véritablement de la problématique de l’eau : retenues collinaires, pompage et stockage l’hiver… C’est un enjeu fondamental » conclut Christophe Canal. A suivre…