Cahors : « L’exil des chibanis harkis » sur les cimaises de la Maison de Ma Région
L’exposition est à voir jusqu’au 7 juillet.
Dans le cadre du projet Terre de Mémoires, porté par le Mémorial du Camp de Rivesaltes, l’exposition itinérante « L’exil des chibanis harkis » est à voir à la Maison de Ma Région à Cahors jusqu’au 7 juillet 2022. L’inauguration, le 16 juin dernier, s’est déroulée en présence de Claire Fita, vice-présidente de Région en charge de la culture pour tous, du patrimoine et des langues régionales et de Marie Piqué, vice-présidente en charge des solidarités, des services publics et de la vie associative. Des jeunes de l’association Lot Pour Toits étaient au rendez-vous et ont pu assister à une lecture d’extraits de témoignages, intitulée Récits d’exil, par la comédienne Marie Clavaguera-Pratx.
Cette exposition présente des reproductions de tableaux du peintre Serge Vollin, accompagnés de témoignages de chibanis (de l’arabe maghrébin, signifie vieux) harkis, recueillis par l’historienne Fatima Besnaci-Lancou, qui évoquent la guerre d’Algérie, l’exil et la relégation dans les camps. Elle fait suite à l’exposition temporaire Treize chibanis harkis, présentée au Mémorial du Camp de Rivesaltes, du 30 juin 2020 au 15 août 2021.
Dès la signature des Accords d’Évian, le 18 mars 1962, prévoyant entre autres l’indépendance imminente de l’Algérie, plus d’un demi-million de français de souche européenne prend la route de l’exil. À partir du 3 juillet 1962, pour fuir les violences à leur encontre, des familles de harkis, françaises d’origine arabo-berbère, quittent à leur tour leur pays natal. Les harkis sont des anciens supplétifs de l’armée française en Algérie. Malgré les mesures prises par les autorités françaises pour les maintenir dans l’Algérie indépendante, allant jusqu’à leur retirer leur nationalité française, environ 90.000 personnes (hommes, femmes et enfants) traversent la Méditerranée pour se réfugier en France. Près de la moitié, recueillies par des militaires français, vont transiter par des camps en Algérie, puis en France, où, considérées comme « indésirables », ces familles seront traitées comme « réfugiées » et non comme « rapatriées ». Elles seront reléguées dans des camps, notamment celui de Rivesaltes, puis dans des hameaux de forestage où elles subiront le dénuement, l’oubli ou l’enfermement.
> Plus d’informations sur l’exposition :
> Terre de Mémoires
Le projet Terre de Mémoires mobilise collectivités, lieux de mémoire, acteurs territoriaux, associations et établissements scolaires de la Région Occitanie / Pyrénées-Méditerranée autour d’une histoire commune. Il bénéficie du soutien de la Région Occitanie, du Département des Pyrénées-Orientales, de la Dilcrah (Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT) et du Ministère des Armées. En 2019, les commémorations du 80ème anniversaire de la Retirada marquent la matérialisation de ce réseau par l’accueil d’une exposition itinérante, intitulée Des espagnols dans les camps et composée de photographies du photoreporter suisse Paul Senn et de témoignages de républicains espagnols. En 2022, le Mémorial du Camp de Rivesaltes propose une deuxième édition du projet, avec une nouvelle exposition itinérante autour des harkis, exilés dans les 13 départements de notre région, dans des camps ou des hameaux de forestage. Elle est présentée sur l’ensemble du territoire de l’Occitanie dont 7 Maisons de Ma Région.
Retrouvez les autres dates de diffusion de l’exposition : https://www.memorialcamprivesaltes.eu/expositions/terre-de-memoires-lexil-des-chibanis-harkis