Lot – Carte scolaire second degré 2022 : Enseignants, parents d’élèves, et élus boycottent le CDEN
Action ce 10 mars.
Ce jeudi 10 mars 2022, l’intersyndicale (UNSA, SNES-FSU, CGT Educ’action, FO, et Sgen CFDT), la FCPE, et les élus ont boycotté le Comité Départemental de l’Education Nationale portant sur la préparation de rentrée dans le second degré. Enseignants, parents d’élèves et Marie Piqué, vice-présidente de la Région se sont rassemblés devant la préfecture et ont lu un texte collectif : « Les dotations sont encore et encore en baisse dans les collèges et lycées : des sections professionnelles qui se réduisent voire ferment, des baisses drastiques des heures en demi-groupes en sciences et technologie, la disparition quasi générale de l’accompagnement personnalisé, des dizaines d’options supprimées, des spécialités non proposées, des classes à 30 en collège et à 36 en lycée, la multiplication des services partagés entre plusieurs établissements, le recours en hausse aux heures supplémentaires masquant la suppression de postes, les besoins en personnels de santé, en personnels sociaux ignorés. Voilà le constat qui se présente à nous, à notre jeunesse ! En effet, alors que l’école souffre d’un manque de moyens matériels et humains criant, le gouvernement continue à tailler dans le vif avec comme projet une Éducation nationale basée sur la rentabilité, au détriment de la pédagogie et des conditions scolaires des élèves. On ne peut se satisfaire que les services de l’éducation nationale se félicitent aujourd’hui du seul respect des heures obligatoires données aux élèves ! Est-ce cela le service public d’éducation alors qu’élèves et enseignants ont eu à affronter plus de deux années scolaires dégradées ? Doit-on comprendre que l’offre éducative est maintenant différente selon les territoires ? Faut-il croire que le droit de choisir offert aux lycéens n’est possible que grâce aux marges d’autonomie des établissements scolaires ? Il est clair que les réparations attendues pour faire face aux conséquences éducatives de la crise sanitaire n’ont pas été réfléchies ni même envisagées par le ministère de l’éducation nationale bien au contraire … Il est temps d’un réel plan pluriannuel d’investissement de l’éducation nationale pour cette jeunesse, avenir de notre société ! »
> Christine Laverdet pour l’UNSA : « La préparation de la rentrée dans les collèges et lycées du Lot était mise en débat en comité technique (réunion entre l’administration et les organisations syndicales). Face au manque de moyens important, le vote a été unanimement contre la répartition des moyens présentée. De quoi parle-t-on ? On parle d’une dotation départementale qui aboutit à la suppression de 17 postes contre seulement 9 créations soit un solde négatif de 8 postes. La seule réponse que fait l’administration quand on lui indique que les moyens sont insuffisants est de dire que les heures sont attribuées en fonction de la règlementation et que par conséquent les collèges et lycées ont ce qu’il faut pour fonctionner ! C’est faux ! Pour l’UNSA éducation la ventilation des heures en fonction de la structure, c’est-à-dire par classe de niveau ne permet d’assurer ni le qualitatif, ni la diversité de l’offre pédagogique en lycée en matière d’options ou d’enseignements de spécialités. Ainsi, les établissements sont contraints à faire des choix entre assurer le dédoublement de classes chargées, l’aide personnalisée pour les élèves qui en ont le plus besoin ou maintenir des options. L’administration nous parle de marge d’autonomie des établissements : aujourd’hui, les moyens actuels ne permettent plus aucune marge d’autonomie. Tout est guidé par les seuls moyens. Alors que l’on devrait être dans une attribution de moyens en lien avec la réalité de fonctionnement des établissements, l’administration se cale dans un cadre identique à tous. Pourtant quand on a des classes à 20 élèves (ou moins) on n’a pas besoin de mobiliser des heures pour dédoubler les classes. Les heures dites d’ajustement attribuées par classes sont donc disponibles pour assurer l’aide personnalisée ou financer une option ou un enseignement de spécialité. Par contre quand il y a des classes à 30 élèves en collège ou 36 en lycée, les heures d’ajustement sont utilisées pour dédoubler les classes sur certaines disciplines et de ce fait elles ne sont plus mobilisables pour l’aide personnalisée ou la mise en place d’option ou d’enseignements de spécialités. Ainsi, le collège de Figeac supprime l’option Occitan faute de moyens ; le lycée de Saint-Céré supprime l’option Espagnol pour les mêmes raisons. Il faut rappeler que la rentrée 2022 se fera dans un contexte de relative stabilité des effectifs moins 63 élèves sur les collèges, moins 17 dans les lycées LGT et LP confondus). En parallèle, le département va perdre 170 heures en LGT, 72 heures en LP et 54 heures en collèges soit 292 heures ! Il faut rappeler aussi qu’à la rentrée 2022, l’académie de Toulouse verra l’ouverture de 4 nouveaux établissements et que cela se fait sans moyens supplémentaires dédiés ; c’est donc par un redéploiement des moyens attribués à l’académie que le fonctionnement sera assuré ! Enfin, alors que nous venons de passer 2 années compliquées dans les écoles, collèges et lycées et que nous pouvons déjà mesurer l’impact sur le niveau d’apprentissage des élèves, rien n’est aujourd’hui anticipé, prévu pour permettre un meilleur accompagnement des élèves les plus touchés par cette période (en espérant qu’elle soit véritablement derrière nous rapidement). A ce stade, plus particulièrement dans un département à caractère rural comme le Lot, c’est l’égalité Républicaine et l’équité entre les territoires qui sont remises en question. L’UNSA éducation exige qu’une véritable réflexion soit menée en concertation avec tous les partenaires ( administration, Etat, élus, parents d’élèves et représentants des personnels ) sur les choix à faire au niveau départemental ; doit-il y avoir tout partout quitte à n’avoir que 2 ou 3 élèves dans certaines options ou enseignements de spécialités ou peut-on avoir une offre diversifiée répartie sur le département de façon à constituer des groupe de taille plus importante et donc plus fonctionnelle ? L’exemple de la politique des langues (vivantes ou régionales) illustre parfaitement cela. Aujourd’hui l’Espagnol a pratiquement disparu des écoles et de ce fait le bilinguisme dans les collèges et lycées disparait petit à petit ! Pour l’Occitan, alors que la continuité écoles-collèges-lycées n’est pas assurée l’administration s’efforce de développer du bilinguisme dans le sud du département sans tenir compte du manque de ressources humaines qualifiée pour cet enseignement… L’UNSA éducation en appelle à non seulement des moyens à la hauteur des besoins mais aussi à une attribution qui tienne compte du caractère rural de notre département. »