Sibelle entre en campagne, avec ou sans parachute
Chaque samedi, l’actualité lotoise vue par Philippe Mellet et surtout par ses chats.
Tandis que ce matin encore, une brume tenace fige le paysage de la campagne en contrebas du vieux village, de part et d’autre du cours de la rivière, une autre campagne prend des couleurs. « La campagne électorale, bien sûr… » souffle ma protégée féline. Qui précise tout aussitôt : « Je veux parler de la campagne des législatives, évidemment ». Elle n’a pas tort : depuis l’adoption du quinquennat, depuis que les députés sont élus quelques semaines après le président de la République, les deux campagnes se jouent en parallèle, et parfois, l’une prend le pas sur l’autre. Quand ça arrange les intéressés évidemment. Ou pas.
Ainsi, dans le Lot, le tableau se décante. Dans la première circonscription, le sortant joue sur les deux tableaux, et il ne peut faire autrement, puisque porte- parole de Valérie Pécresse. Il a laissé son amie Brigitte Rivière s’en prendre à Rémi Branco : « [Il] semble avoir beaucoup de difficultés à endosser l’étiquette PS… La réalité est qu’il est un parachuté et les Lotois n’ont jamais aimé les parachutés et un planqué qui n’assume pas son appartenance au PS. Aurélien Pradié, c’est l’exact contraire. » De fait, celui qui fut chef de cabinet du ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll sous la présidence Hollande a été en quelque sorte adoubé la semaine passée par Carole Delga qui était en visite dans le Lot. Et marge de ce déplacement, il est vrai qu’on pensait un peu plus aux législatives qu’à la présidentielle.
« Cela étant, deux remarques s’imposent » note Sibelle. « A la vue des sondages, il n’est guère étonnant que les socialistes lotois ne se précipitent pas dans les rues et devant les micros et caméras pour dire leur soutien plein et entier à Anne Hidalgo. Pour autant, en concentrant leurs attaques sur Monsieur Branco, Madame Rivière et Les Républicains lui confèrent déjà le rang de challenger principal. Un premier succès pour l’intéressé. Qui pense d’ailleurs peut-être davantage à 2027 qu’à 2022 vu le score du député Pradié dans son bastion lotois lors des régionales, et cela, dans un contexte pourtant peu favorable. »
Reste la question des parachutages. Avec ma tigresse domestique, nous nous garderons bien de reprendre ce mot à notre compte concernant Rémi Branco. Mais en nous penchant un peu sur le grand livre de l’histoire politique locale, nous observons que Gaston Monnerville qui n’avait pas d’attache particulière dans le Lot y débuta en 1948 un cycle de plusieurs décennies ! Il avait été auparavant élu de Guyane. Et si l’on observe d’autres destins, on peut aussi douter que certains parachutages – ou supposés tels – aient toujours été mal accueillis par la population de départements ruraux. On pense à François Mitterrand découvrant en 1946 les charmes de la Nièvre ou à des époques plus lointaines, quand on pouvait du reste se présenter dans plusieurs départements à la fois…
A plusieurs milliers de km de ces préoccupations et de notre cher Quercy, pendant ce temps, ont été frappés les trois coups des JO d’hiver en Chine. Sibelle soupire en observant que pour la première fois, 100 % de la neige sur laquelle auront lieu les épreuves sera artificielle. « Et dans quelques mois, pour la coupe du monde au Qatar, on n’exclut pas d’avoir recours à des climatiseurs géants. Y’a pas à dire : les grands décideurs du sport international montrent l’exemple en terme d’engagement pour le devenir de notre belle planète… »
Laquelle doit aussi faire face à une pandémie mondiale. Et même en France si le pic semble avoir été atteint, selon le ministre, le virus court toujours. La preuve : notre cher Fabien Galthié a appris hier être positif au Covid, et il ne pourra assister dimanche à l’entame du tournoi des VI Nations au stade de France où les Bleus rencontrent l’Italie. Quand ça veut pas…