Tourisme : Le bilan chiffré, les lettres de Breton et les mauvais coucheurs
Où il est question du #Lot et des #Lotois sur les réseaux sociaux.
– L’Agence de développement touristique du département a présenté cette semaine une note de conjoncture en forme de premier bilan. Lot Tourisme va droit au but : « Après un mois de juillet complexifié par les aléas climatiques et sanitaires, le climat de morosité était de mise en ce mois d’août 2021. En plus des caprices de la météo, les professionnels du tourisme ont dû faire face à la mise en place du pass sanitaire et ses conséquences sur le plan de l’organisation de l’accueil des clientèles. Malgré toutes ces contraintes, les résultats de l’été sont assez satisfaisants pour le tourisme dans le département du Lot. » Et d’expliciter : « Jusqu’au mois de juin, l’affluence de ce début de saison était certes meilleure que 2020, mais n’égalait pas celle de 2019. Avec 1,5 million de nuitées en juillet et près de 1,9 million en août, la fréquentation estivale regagne cette fois des couleurs avec des niveaux semblables à ceux d’une année « classique » (-2% par rapport à 2019 et 2020). » Pour plus de détails, il convient de s’en remettre au document complet…
Mais si la crise sanitaire est un phénomène récent, ce n’est pas d’hier en revanche que des vacanciers se disent (parfois) chagrinés par la météo. L’un des plus célèbres vacanciers du Lot, le poète André Breton, qui avait eu un coup de foudre pour notre département et en particulier Saint-Cirq Lapopie quand il était venu inaugurer la première route mondiale de la paix, au point d’y acheter une maison, écrit en juin 1953 à sa fille : « St-Cirq, le 9 juin 1953. Mon Aube chérie. Ne regrette pas trop d’être encore à Paris ; le temps, ici, est aussi maussade que possible : il a plu hier toute la journée et ce matin il n’y a pas dans le ciel le plus petit trou bleu (de ces trous que, disait Mallarmé, « font méchamment les oiseaux » : il disait « méchamment » parce qu’il estimait que la condition humaine, très sombre, n’avait que faire de cet azur vers le haut). Toujours est-il que St-Cirq, ainsi, n’est plus guère lui-même, bien qu’on entende les oiseaux chanter. La maison a pourtant gagné en confort et, même, hier nous avons pu y prendre le repas du soir. Il y a tant de « retard sur la saison » que le jardin manque de couleurs. À part quelques roses il n’y a qu’une digitale gigantesque qui a l’air d’un bonnet de fou, à moins que ce soit de la marotte du même. Roses trémières, liliums, bégonias sont encore en projet. » En octobre 56, il décide cette fois de précipiter son départ… Et il l’annonce en ajoutant une ravissante anecdote : « St Cirq, 8 oct. 1956. Petit chéri, il fait trop froid, surtout le matin, et je crois que nous allons rentrer par le train de jeudi soir (pour être à Paris vendredi matin). Veux-tu que nous nous retrouvions au Musset et que nous rentrions dîner rue Fontaine avec Yves naturellement ? En cas d’impossibilité, téléphone-nous vendredi vers midi. Te rappelles-tu la chenille verte que Liliane avait prélevée sur l’épaule de son père et qu’on avait mise dans la cage ? Elle a donné hier matin un papillon de nuit dont la tête et le corselet formaient un vrai grain de mimosa. Les ailes lilas. Je ne la trouve pas sur les livres. On l’a mis en liberté vers sept heures du soir mais il a attendu pour partir que la nuit soit complètement tombée. »
– On enchaîne sans transition avec cette bourde (relayée par différents médias d’Occitanie) du Garde des Sceaux Eric Dupont-Moretti sur BFM, qui a situé cette belle ville d’Agen… dans le Lot. Bon. Soyons cléments. Il n’est pas allé jusqu’à affirmer que Cahors était devenue la préfecture du Lot-et-Garonne !
– Retour aux chiffres : dans un tweet, l‘Agence France Locale qui se présente comme la banque des collectivités locales annonce mettre en ligne son baromètre annuel sur la santé financière des dites collectivités. On apprend que le département est plutôt bien noté (avec une note de 1,8, la moyenne nationale étant de 2,91, sachant évidemment que les notes les plus basses sont les meilleures…). Pour le reste, on vous laisse explorer ces tableaux…
– On termine avec ce tweet désabusé de Thierry de Cabarrus, ancien rédacteur en chef en presse régionale puis éditorialiste désormais établi en Charente-Maritime. « Je rentre d’une semaine en #Occitanie et là, mauvaise surprise aux cafés et restaurants on ne me demande jamais mon #Pass […]. » Il cite plusieurs villes lotoises et conclut : « Dommage cet esprit rebelle dans une si belle région. » Et dans un second post, il persiste : « Je me demande d’où vient ce ressentiment envers les institutions, les consignes venues d’en haut ? Sans doute la région est-elle belle mais aussi rude et sauvage, les habitants sympas mais isolés dans des paysages escarpés, très loin de Paris… » Je me suis permis de répondre qu’on ne fréquentait sans doute pas les mêmes établissements… Et j’aurais pu ajouter qu’une forme de parisianisme méprisant n’était pas propre aux Parisiens.
Visuel @DR