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2020, année Gambetta


Coup de projecteur en lien avec l’actualité avec une lettre de l’homme politique à sa soeur dont le mari a été emporté par l’épidémie de variole.

Cette semaine anniversaire de la naissance de Léon Gambetta, le 2 avril 1838, aurait dû marquer le début du cycle de conférences célébrant le 150ème anniversaire de la proclamation de la IIIème République le 4 septembre 1870 et le transfert de son cœur au Panthéon, le 11 novembre 1920. Dans ces temps difficiles, les associations organisatrices – l’Université pour Tous Cahors, la Société des Etudes du Lot et l’Amicale des Anciens Elèves du lycée et du collège Gambetta – souhaitent partager avec les lecteurs cette émouvante lettre de Léon Gambetta, dont la famille fut touchée par l’épidémie de variole durant la guerre de 1870.

> Lettre de Léon Gambetta à sa sœur

Lorsque la France du Second Empire déclara la guerre à la Prusse le 19 juillet 1870, elle était en proie à une épidémie de variole. Quelques jours auparavant, de retour de Vienne, où il s’était pourtant fait revacciner, «mais le vaccin n’a pas pris du tout», Pasteur se trouva bloqué à Strasbourg, «attendant une diminution de l’épidémie». A Paris, la variole était endémique depuis 1865, elle y faisait en moyenne 700 décès par an, mais elle devint plus virulente à partir de décembre 1869, provoquant la mort de 4 200 personnes jusqu’en juillet 1870. L’épidémie prit des proportions telles sur tout le territoire que, pour la première fois dans l’histoire médicale, une conférence fut convoquée à Paris afin de «l’étudier et de la combattre». Et elle n’épargna pas l’armée. Non que les populations civiles et militaires ne fussent pas vaccinées, mais les vaccins n’étaient pas de bonne qualité, comme en témoigne le cas de Pasteur; ils n’immunisaient au mieux que quelques années, de sorte que seule la revaccination à intervalles réguliers pouvait être prophylactique. Ainsi, en 1869, près de 93% des 115 000 recrues avaient été vaccinées, mais les vaccinations n’avaient réussi que dans la moitié des cas et les revaccinations dans un tiers des cas. Si l’épidémie de variole n’est que l’une des causes de la débâcle française, elle n’en est pas la moindre. L’épidémie se répandit à travers toute l’Europe affectant aussi les populations civiles.  Parmi les victimes il y eut le beau-frère de Gambetta, Jouinot, lieutenant de mobiles, qui mourut alors que son fils Léon, neveu et filleul de Gambetta, venait de naître.

Depuis Bordeaux, le 8 janvier 1871, Gambetta, ministre de l’Intérieur au sein du gouvernement de la Défense nationale, écrit à sa sœur Benedetta :

« Ma chère enfant, ma bonne soeur, tu sais aujourd’hui la terrible nouvelle que je devais finir par te faire connaître. Ce pauvre Gabriel a succombé à l’épidémie qui n’a cessé de régner depuis un an dans Paris, cette maudite petite vérole. Tu as autant de courage que tu avais d’affection pour ton pauvre et malheureux Gabriel. Tu sais si, moi aussi, je l’aimais et combien je tenais à lui aplanir la vie. Le destin n’a pas voulu qu’il survécut aux malheurs de la France et que je puisse lui faire une situation digne de lui. Mais, dans notre commune affliction, il nous reste à tous deux un souvenir, une consolation et un devoir. C’est ton adorable petit Léon, que je regarde tout à fait comme mien. Je ferai tout ce qui sera en moi pour soulager ta douleur et tu me connais trop pour ne pas te reposer sur moi dans tout l’abandon de ton coeur. Je serai, avec les tiens qui l’entourent, le guide et le tuteur de ton fils et de toi-même. Je sais que le temps seul peut amoindrir ta tristesse; mais je ne veux pas que tu sois triste sans moi, sans ton frère qui t’aime, t’embrasse et te protégera toujours et en tout temps, dans l’absence comme dans la présence. Toutes mes caresses et mes exhortations à te montrer courageuse. Embrasse bien notre cher petit et compte sur ton frère, Léon. »

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