Prayssac : Le polar dans les vignes et dans tous ses états

Le roman policier, autrement dit polar, était à l’honneur à Prayssac, le temps d’un week-end.

L’association « Prayssac Avenir » et sa présidente Dominique Prunet, à l’initiative de ce projet particulièrement original, avaient organisé deux jours de rencontres autour de ce thème, samedi 1er et dimanche 2 octobre derniers. Des auteurs et des éditeurs avaient été invités pour échanger avec le public : Jean-Pierre Alaux, Alex Nicol, Jean-Baptiste Ferrero, Céline Santran et l’éditrice Anita Berchenko des « Editions du 38 ». L’animation commençait très fort le samedi, en présence de quelques 70 spectateurs, avec la projection au cinéma Louis Malle d’un épisode de la série télévisée « Le sang de la vigne », adaptée de son auteur, Jean-Pierre Alaux, présent dans la salle. Celui-ci, natif du territoire et résidant à proximité, ancien élève du collège d’Istrie (il reconnaissait sa prof de français assise dans la salle), prenait ensuite la parole pour raconter la naissance et les péripéties de cette aventure : née d’une soirée très arrosée il y a 12 ans, la série a démarré grâce à une rencontre avec le comédien Pierre Arditi et l’homme de télévision Patrick de Carolis, qui en a facilité la création. En janvier prochain, le 22ème épisode sera diffusé sur France 3. « Le sang va continuer à couler », assurait Jean-Pierre Alaux, car la série à succès a été revendue en Corée, en Suisse, au Japon, et même adaptée en BD.

Le Breton Alex Nicol, ancien enseignant, prenait la suite de l’échange, répondant lui aussi aux questions des spectateurs, notamment sur la façon d’écrire : « Je pars d’une idée concrète, puis je me lance dans l’écriture, et l’histoire vient au moment où je l’écris, je ne sais pas l’expliquer autrement, sauf dans l’exigence de maintenir la cohérence. J’ai créé des personnages que je continue à suivre, Gwenn Rosmadec et sa femme Soazic ; le 15ème bouquin est en cours de route ». Il expliquait ensuite les affres de la diffusion : autoédition papier ou numérique, passage par un comité de lecture, commercialisation…

Suivait un café littéraire chez les « Catounes », en présence de tous les invités, de lecteurs de l’amicale des retraités et de collégiens, où des lectures à voix haute, en solo ou en duo, étaient proposées, accompagnées de quelques douceurs vigneronnes. Il est à noter que Jean-Pierre Alaux et Alex Nicol avaient rencontré les collégiens dans leurs classes, le précédent vendredi après-midi. Rencontre apparemment très appréciée par des élèves qui ont envie d’écrire ! Le dimanche suivant, le magnifique cadre du château du Théron, où l’on pouvait pique-niquer, accueillait de nombreuses animations et un public nombreux et conquis : bourse aux polars à prix modiques (plus que d’autre livres, ils n’existent que s’ils circulent), produits du terroir pour des découvertes gourmandes, lectures de textes, échanges sur les métiers du livre au cours de tables rondes. « Le polar d’hier et d’aujourd’hui », « Pourquoi je lis ? », « Pourquoi j’écris ? », « Dans le monde du livre, le polar est-il un objet singulier ? », « Littérature populaire et polar », autant de thèmes ayant permis de riches échanges. Fort de ce succès, une nouvelle édition aura lieu l’an prochaine, et les idées ne manquent pas pour proposer un thème différent.