Une fleuriste menacée d’expulsion malgré son intégration : Mobilisation autour de Taciana, installée entre Paris et le Lot
Une obligation de quitter le territoire visant Taciana Soares Gomes, Brésilienne parfaitement intégrée, suscite l’indignation de ses proches qui appellent à la solidarité locale.
C’est une décision qui laisse pantois, tant elle semble aller à l’encontre du bon sens et des valeurs d’humanité. Taciana Eloisa Soares Gomes, une jeune femme brésilienne, installée en France depuis plusieurs années, vient de se voir notifier une Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF), le 9 juillet 2025, par la préfecture de police de Paris. Une décision brutale, rendue le jour même de l’audience en référé visant à contester le silence prolongé de l’administration sur sa demande de titre de séjour.
Pour son compagnon, Guillaume Bismes, conseiller municipal à Lalbenque, c’est un véritable choc : « Taciana est un modèle d’intégration. Elle a obtenu son CAP fleuriste avec mention bien, elle est bénévole dans le comité des fêtes de Saint-Hilaire, ne bénéficie d’aucune aide sociale, et paie ses impôts. Elle devait reprendre ses études à la rentrée avec un contrat d’apprentissage. Son employeur compte sur elle. Cette décision est humainement incompréhensible. »
Le couple, pacsé et vivant à Paris, avait déposé une demande de titre de séjour « vie privée et familiale » le 17 janvier 2025. Après des mois sans réponse, ils ont été contraints de saisir le président du Tribunal administratif de Paris en référé. C’est au moment même de l’audience, le 10 juillet, qu’ils découvrent que l’administration a rendu, la veille, une décision de refus accompagnée d’une OQTF… sans même que Taciana n’en ait été informée avant l’audience.
Une méthode dénoncée comme un « déni de justice » par les intéressés : « Cette OQTF, sortie dans l’urgence, semble avoir été produite uniquement pour combler la carence fautive de l’administration », estime le couple, qui s’interroge sur les manœuvres procédurales de la préfecture qui ne tendent qu’à décourager les requérants et font manifestement entrave au droit fondamental de saisir le juge.
Le rejet du recours en référé, prononcé le 15 juillet, aggrave encore la détresse morale et administrative de Taciana. La justification invoquée par l’administration — notamment l’insuffisante longévité de la relation — est en totale contradiction avec la réalité, insistent ses proches : vie commune, pacs, intégration locale, activité professionnelle, engagement associatif… « Taciana ne correspond pas au portrait robot d’une OQTF délinquante et rejetant les valeurs de la France, mais toutes celles d’une intégration réussie. Je ne reconnais plus mon pays », souligne Guillaume Bismes.
Le député du Lot, Aurélien Pradié, a été saisi en urgence. Dans un courrier adressé à ses collaborateurs, Taciana détaille son parcours, sa régularité, son engagement. Elle appelle à l’aide pour faire valoir ses droits face à une décision qui pourrait briser une vie déjà construite en France, entre Paris et le Quercy.
Le couple en appelle désormais à la solidarité des citoyens lotois et à l’écho des médias locaux, pour alerter sur cette situation qu’ils jugent inique. « Nous espérons que cette affaire suscite une prise de conscience. Ce combat n’est pas seulement pour nous, il est aussi pour toutes celles et tous ceux qui, malgré leur contribution à la société, vivent dans l’angoisse d’une expulsion arbitraire et craignent de saisir le juge par peur des représailles comme nous l’avons subi… »
> Le lien de la pétition pour soutenir Taciana https://chng.it/hMmgtfQcLL